L'interview d'Etiennette Plantis
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Etiennette Plantis, artiste peintre
INTERVIEW PAR COLETTE - JUIN 2022
Bonjour Etiennette ! Qui es-tu ?
Je m'appelle Etiennette Plantis, je viens de Bretagne et je suis installée à Bruxelles depuis presque 15 ans. Je suis artiste, enseignante en arts et jeune maman.
Et concrètement, que fais-tu ?
J'enseigne l'art à différents publics dans différents contextes socio-culturels, et je travaille à mon atelier le reste de mon temps.
Comment fonctionne ton processus de création ?
Je lis, écris et photographie quotidiennement, je regarde le monde, c'est très élémentaire pour un artiste mais c'est ma première source d'inspiration, les petits riens, qui résonnent souvent avec les troubles sociétaux ou les paradis inatteignables; l'insatisfaction permanente et généralisée, les choix que nous croyons faire, mais qui ne sont que des reproductions, le machisme niché partout, tout le temps.
De cette exploration quotidienne et prosaïque, je classe et archive mes sources en collections, il y a les photographies, les objets, les conversations, les anecdotes et les images glanées sur les réseaux sociaux aussi. Mon travail s'articule toujours de la même manière, il y a une source qui ne m'appartient pas, puis il y a la gestation autour du dessin, du collage puis vient ensuite la fin du processus, qui se solde la plupart du temps dans une installation composite, comme une peinture avec les strates apparentes. C'est un travail féministe engagé et déterminé sans être ostentatoire.
Sur quoi travailles-tu en ce moment ?
En ce moment j'ai l'immense chance d'être en résidence à la MAAC (Maison d'Art Actuel des Chartreux), je travaille sur une collection de "buisson" commencée quand j'étais à l'ERG (École de Recherche Graphique), il y a 8 ans. De ces nombreux buissons anodins en apparence, se dégagent un espace politique; celui d'une limite masculine confrontée à une domesticité, majoritairement lié aux diktats sexistes. Je travaille sur l'image du buisson qui devient un lieu de pouvoir visible, répandu et assumé.
Parle-nous de tes précédentes expositions ?
Lors d'une résidence au centre de la tapisserie à Tournai, j'ai monté une installation autour des villages de vacances et de leur caractère ambigu : une utopie qui se révèle être mensongère et éminemment machiste : "Et vous, le bonheur vous l'imaginez comment ?" Ce titre est tiré d'une publicité du club Med de 1979 et l'installation s'organisait comme une peinture géante où se mêlait peinture, dessin et sculpture. Elle pouvait être vue à la Tamat et à la Médiatine en 2020 et à Art Contest en 2021.
Et quelle est ton actualité pour cet été 2022 ?
Je présente une création dans l'expo collective "Allez allez" au Centre Wallonie-Bruxelles de Paris, dont le commissaire est Juan d'Oultremont. Et je présente mon travail lors d'une exposition de fin de résidence à la MAAC "L'herbe est toujours plus verte ailleurs". Venez, c'est en ce moment !
Les infos pratiques se trouvent à la fin de cette interview.
Si tu devais citer 3 artistes (toute discipline confondue) ?
Quelle question folle, je dirais pour des irrémédiables : l'école du Bauhaus
(surtout les femmes : Anni Albers Gunta
Stolz), Matisse et le Velvet underground. Mais il y en a tant d'autres !
Quelles sont tes influences ?
Toutes les avant-gardes historiques, l'art moderne, la naissance de l'abstraction de manière générale, les artistes qui désacralisent l'art, qui n'en font pas une préciosité poussiéreuse, mais un lieu nécessaire, fort et vivant.
Quel est ton quotidien en tant qu'artiste ?
Je suis enseignante en arts plastiques pour différents publics, cela représente trois jours par semaine, le reste du temps, je vais à mon atelier, je peins, j'écris. Depuis janvier, je suis donc à la résidence à la MAAC et en septembre, je regagnerai mon atelier qui se situe derrière la gare du midi et que je partage avec trois autres artistes.
Est-ce qu’on peut acheter tes œuvres ?
Il y a des installations difficilement vendables, (quoique ?), mais tous les dessins et peintures se trouvent à mon atelier, je serai ravie de vous faire une visite ! Il suffit de me contacter par mail ou par téléphone.
Quel est ton lieu culturel de prédilection à Bruxelles ?
La réponse qui me vient directement en tête sont plutôt des librairies, pas de culture sans écriture : Tulitu (rue de Flandres), Peinture Fraîche (place de la Trinité) incontournablement la meilleure librairie d'art de la ville, Poétini aussi (près de la place Morichar).
Et si je dois citer un lieu de spectacle vivant ce serait le Kaaiteater, la programmation ne me déçoit jamais, c'est tellement percutant. J'adore, on est toujours questionné et ça me plaît.
Et finalement, comment peut-on te contacter ?
Vous pouvez m'envoyer un mail ou me joindre par mail :
etiennetteplantis(a)gmail.com ou via Instragram : Etiennette Plantis.
Et pour voir la box aux couleurs d'Etiennette, c'est par ici que ça se passe !